commende

commende

commende [ kɔmɑ̃d ] n. f.
• 1461; lat. ecclés. commenda, de commendare « confier »
Relig. Administration temporaire d'un bénéfice ecclésiastique. Concession d'un bénéfice à un ecclésiastique séculier ou à un laïc (commendataireadj. et n. m.). Abbaye en commende. ⊗ HOM. Commande.

commende nom féminin (latin médiéval commenda, de commendare, confier) Collation d'un bénéfice régulier (abbaye, prieuré) à quelqu'un qui n'était pas tenu d'observer les obligations inhérentes à sa charge ; ce bénéfice lui-même. ● commende (homonymes) nom féminin (latin médiéval commenda, de commendare, confier) commande nom féminin

⇒COMMENDE, subst. fém.
DR. ANC.
A.— Administration temporaire d'un bénéfice ecclésiastique confiée à un séculier jusqu'à la nomination d'un titulaire. La commende était une dérogation au droit commun (Ac. 1835-1932).
P. métaph. :
Laissez-moi vous parler bien humblement, seigneur Jacques
Qui allez recevoir mon âme et mon corps en commende des mains de Dieu et de mon père qui les ont faits.
CLAUDEL, L'Annonce faite à Marie, 1948, II, 3, p. 52.
P. ext., péj. Réduire qqn en commende. Assujettir quelqu'un pour tirer des bénéfices de son travail. C'étoit une coutume (...), de réduire les Indiens en commende, et de les sacrifier aux travaux des mines (CHATEAUBRIAND, Génie du Christianisme, t. 2, 1803, p. 427).
B.— Collation d'un bénéfice ecclésiastique à un clerc ou à un laïc nommé par le roi. Abbaye en commende (Ac. 1835-1932). Le régime de la commende avait fini par sataniser les monastères (HUYSMANS, En Route, t. 2, 1895, p. 295).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Ac. 1694, sous mander : commande. Étymol. et Hist. 1461 tenir abbaye en commande (Remonstr. du Parlem., Ord., XV, 206 ds GDF., s.v. commande 1); 1561-1636 commende (Chron. de J. Tarde, p. 252 ds GDF. Compl.). Empr. au lat. médiév. commenda, commanda « acte par lequel le propriétaire d'une terre la confie à la garde d'un seigneur en lui accordant le droit de lever un tribut » (Xe s. ds NIERM.), désignant aussi la terre elle-même (Xe s., ibid.), spéc. un bénéfice ecclésiastique régulier confié à un séculier (v. NAZ); dér. régressif de commendare, commandare, v. commander. Fréq. abs. littér. :12.

commende [kɔmɑ̃d] n. f.
ÉTYM. Fin XVIe; commande, 1461; lat. ecclés. commenda, commanda, de commendare. → Commander.
Religion.
1 Administration temporaire d'un bénéfice ecclésiastique, confiée à un séculier en attendant la nomination d'un titulaire.
2 Par ext. Concession ( Collation) d'un bénéfice à un ecclésiastique séculier ou à un laïque nommé par le roi. || Abbaye en commende.
1 (…) la papauté confia volontiers à des clercs séculiers des abbayes ou des prieurés (…) C'est le système de la commende. D'abord simple expédient, il devint bientôt une source d'abus : les abbayes étaient délaissées et leurs revenus enrichissaient les hauts dignitaires de l'Église.
Fr. Olivier-Martin, Précis d'hist. du droit franç., no 791, p. 280.
2 Ces bénéfices (séculiers et réguliers) n'étaient plus attachés à de véritables fonctions et, de par la commende, ils pouvaient aller à des clercs séculiers, et même à des laïques. La commende permettait de confier en garde, presque à n'importe qui, un bénéfice régulier, avec dispense de régularité et de résidence. Cette institution fut pour le pouvoir royal un moyen de répartir à sa guise les revenus d'un capital qui lui échappait et ainsi de faire pression sur la noblesse, plus tard sur la bourgeoisie montante.
Alain Rey, A. Furetière, imagier de la culture classique, p. 23.
DÉR. Commendataire.
HOM. Commande.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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